FEBRUARY 24, 2021

Téléconsultations : soins virtuels, obligations réelles

Mot du président
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Dr Mauril GaudreaultCela fait tout près d’un an que le Québec tout entier vit au rythme d’une pandémie mondiale. Certaines transformations sociales, dont le télétravail, sont probablement là pour rester. Il en est de même pour les téléconsultations, qui ont connu un essor remarquable au cours des derniers mois. 

On peut comprendre l’engouement, tant des patients que de certains médecins, pour les consultations à distance. Accès simplifié, réduction du temps d’attente et de déplacement, réduction des risques de contamination en contexte d’urgence sanitaire… La téléconsultation est une avenue prometteuse en santé. Mais est-ce systématiquement une option? Non. Certaines situations exigeront toujours une évaluation en personne. C’est une question de prudence et de discernement.

L’intérêt du patient
La décision d’opter pour la téléconsultation doit tenir compte de multiples facteurs, mais elle ne devrait jamais être dictée par l’agenda du médecin ni par les impératifs d’une clinique ou d’un fournisseur de services de santé. Aucun critère n’est plus important que la qualité des soins, leur aspect sécuritaire et le respect des normes déontologiques. Agir dans le meilleur intérêt du patient, c’est un principe non négociable. 

Il est bon de se rappeler que les obligations du médecin sont les mêmes quel que soit le mode de consultation, notamment l’obligation de compléter sa démarche clinique et d’assurer le suivi requis par l’état du patient. Plus que jamais en cette année difficile, les patients ont besoin de soutien et d’accompagnement. Exercer la médecine par téléphone ou à l’écran ne nous dégage pas de nos obligations déontologiques.

Des fiches d’information 
Comme pour tout domaine émergent qui croît rapidement, la ligne de ce qui est acceptable ou non est parfois difficile à tracer. Le Collège s’engage à soutenir ses membres dans ce contexte et à éclairer les zones grises. Nous avons publié plusieurs articles et guides sur ce thème depuis le début de la pandémie. Cette semaine, nous lançons une série de fiches d’information pour outiller les médecins.

À une certaine époque, on craignait que la technologie ne remplace un jour les humains. Or il apparaît clair que l’intégration de la technologie requiert plus que jamais le jugement professionnel et de solides compétences interpersonnelles. Voilà un constat rassurant et certainement un beau défi à relever afin de mieux répondre aux besoins de la population. Notre profession évolue, mais nos valeurs et le sens du devoir ne changent pas.

Mauril Gaudreault, M.D.
Président
Collège des médecins du Québec