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Il faut réinventer la première ligne

Actualités

04/02/2022

Cette semaine, le Collège des médecins a présenté à la Commission de la santé et des services sociaux ses commentaires sur le projet de loi n° 11, qui vise à accroître l'offre de services de première ligne. Le temps est venu de réinventer cette première ligne.

Commission de la santé et des services sociaux

Cette semaine, le Collège des médecins a présenté à la Commission de la santé et des services sociaux ses commentaires sur le projet de loi n°11, qui vise à accroître l'offre de services de première ligne.

La population veut légitimement un meilleur accès aux soins de première ligne. Or, les écueils que nous constatons depuis des années nous mènent à un constat implacable : notre réseau, dans sa forme actuelle, a atteint ses limites. Le temps est venu de réinventer cette première ligne.

Travailler ensemble plutôt qu’en silo

Les médecins de famille ont toujours été la porte d’entrée du réseau de la santé. Actuellement, quelque 800 000 personnes inscrites au Guichet d’accès à un médecin de famille se butent à une porte close.

Il faut en profiter pour déclarer haut et fort qu’il n’est pas nécessaire que chaque Québécois ait un médecin de famille. Il est nécessaire que chaque Québécois puisse être pris en charge par une équipe, lorsque cela l’exige.
Dr Mauril Gaudreault, Président du Collège des médecins du Québec

Le Dr Gaudreault, en compagnie du Dr André Luyet, directeur général du CMQ, ont soutenu qu’une première ligne forte composée de plusieurs professionnels (IPS, pharmaciens, physiothérapeutes, psychologues...) desservirait mieux la population québécoise. Concevoir une première ligne en interdisciplinarité permettrait un accès à des soins et services diversifiés, et valoriserait la complémentarité du travail des professionnels du réseau de la santé.

Est-ce que cela fonctionnerait? La campagne de vaccination massive menée depuis un an au Québec démontre que oui. Jamais on n’aurait pu faire autant, si vite, dans toutes les régions, sans l’apport d’un aussi vaste éventail de professionnels de la santé.

Au cours des dernières années, le CMQ a travaillé de concert avec plusieurs ordres professionnels pour que leurs membres puissent en faire davantage. Il faut poursuivre dans cette voie.

Par ailleurs, afin que la première ligne soit efficiente, les professionnels qui y œuvrent doivent aussi avoir accès à l’expertise spécialisée et aux services diagnostiques de laboratoire et d’imagerie. Les acteurs du réseau doivent pouvoir travailler de front, côte à côte, plutôt qu’à la chaîne. Pour et avec les patients.

Valoriser les médecins de famille

Au cœur de cette première ligne réinventée, l’apport du médecin de famille demeure fondamental. D’année en année, on constate la baisse des inscriptions dans cette spécialité. Il faut déployer tous les efforts possibles afin de rendre la médecine de famille suffisamment attrayante pour une relève dont nous avons cruellement besoin. Le gouvernement a certainement un rôle à jouer dans la valorisation de cette profession. Il doit poursuivre ses efforts pour solidifier les ponts avec la communauté médicale et nourrir un dialogue positif.

Prudence pour le partage de données

Le CMQ a aussi fait part à la Commission de sa préoccupation quant au partage de données touchant les médecins. Le législateur doit clarifier ses attentes par rapport aux données requises et à leur utilisation. C’est pourquoi il a été demandé que des balises soient mises en place quant à l’utilisation qui peut être faite de ces données par le ministre de la Santé.

Un chantier prioritaire

Réinventer la première ligne est un projet majeur, qui ne s’improvise pas. Cela fait déjà plusieurs mois que le CMQ a mis sur pied un chantier collaboratif avec la FMOQ, la FMSQ, le MSSS et une patiente-partenaire, pour réfléchir collectivement à des pistes de solutions. En bout de ligne, quels que soient les moyens qui seront retenus pour améliorer l’accès à la première ligne, une chose est certaine. L’intérêt des patients et la qualité des soins demeurent non négociables.

Lisez notre communiqué de presse

Consultez notre mémoire sur le projet de loi no11

Visionnez la séance du 1er février 2022 | Séances des commissions | Assemblée nationale du Québec

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