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La langue des patients

Mot du président

20/05/2022

Le projet de loi 96 sur la langue française sème actuellement de la confusion et des inquiétudes, tant au sein de la population que chez les médecins et les professionnels de la santé.

Bien que les déclarations du premier ministre et de son ministre responsable de la Langue française se veuillent rassurantes, le texte de loi, tel qu’il est formulé, maintient des zones grises et donne des raisons de s’inquiéter quant à la possibilité future des patients de s’entretenir dans la langue de leur choix avec la personne qui leur prodigue des soins.

Le projet de loi est perfectible et nous sommes convaincus que le gouvernement voudra en clarifier certains aspects, alors que le réseau de la santé n’a pas besoin de cette préoccupation supplémentaire.

Du reste, le CMQ réitère que chaque patient francophone a le droit de recevoir des services dans la langue officielle au sein du réseau de la santé.

Nonobstant

Nous croyons que rien ne devrait s’ingérer dans la relation entre un patient et son médecin. Rien.

Il importe que le patient puisse comprendre son médecin et être compris par celui-ci. C’est l’équation fondamentale qui permet un consentement éclairé aux soins convenus. Cela est encore plus conséquent lorsqu’on considère le patient comme un partenaire de ces soins.

Nous invitons tous les médecins à ne pas se laisser distraire par le débat en cours et à se consacrer sereinement à soigner leurs patients, dans le respect de leurs obligations.

Par ailleurs, nous nous engageons envers tous les patients, dont nous avons la mission d’assurer la protection, à veiller farouchement à ce que la relation de confiance avec leur médecin ne soit entravée par aucun obstacle légal ou administratif.

Les vraies priorités

Alors que deux années de pandémie n’ont pas réussi à saper l’engagement des professionnels de la santé envers la population québécoise, il est malheureux qu’ils soient aujourd’hui inquiets de perdre la qualité de leur relation avec les patients.

Pourtant, au quotidien, ils sont confrontés à des enjeux autrement plus criants, qui compromettent leur capacité même de soigner les patients : pénurie de personnel; fermeture de blocs opératoires; listes d’attente notamment en chirurgie, en oncologie et en endoscopie; débordements chroniques des urgences et délais sur civières; ruptures de services pour certains soins, etc.

Soyons pragmatiques : il faut s’attaquer aux maux du réseau et non aux mots échangés entre les patients et leur médecin.

Rapport de la coroner Kamel

Le Collège a pris connaissance du rapport sur les décès survenus en CHSLD et de la recommandation qui nous est adressée. La coroner Kamel recommande un examen de la pratique médicale, notamment de l’usage de la téléconsultation à l’époque, dans les établissements visés par son enquête. Le Collège identifiera sous peu la bonne marche à suivre pour y donner suite.

Dr Mauril Gaudreault

Dr Mauril Gaudreault,
Président du Collège des médecins du Québec

Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.

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