Médicaments pour la stimulation ovarienne

Le CMQ réalise une étude sur l’usage des médicaments utilisés pour la stimulation ovarienne

Les médicaments utilisés pour la stimulation ovarienne (MSO) sont des médicaments régulièrement prescrits par l’ensemble des médecins. Les traitements de stimulation ovarienne, qui consistent à prendre des médicaments sous forme de comprimés ou par injection, visent à aider la femme à produire des ovules. Ces traitements ne sont pas anodins, notamment sur le plan des risques de grossesse multiple et de syndrome d’hyperstimulation ovarienne, particulièrement lorsque les soins requièrent des agents injectables.

Démarche clinique et thérapeutique

Les membres du groupe de travail sur les activités de procréation médicalement assistée ont choisi de réaliser une étude entourant la prescription des MSO, afin de s’assurer de l’application des normes encadrant la pratique médicale de même que celles plus spécifiques aux soins d’infertilité et de procréation assistée figurant dans le guide d’exercice Les activités de procréation médicalement assistée : démarche clinique et thérapeutique.

Ce rapport présente un portrait général de l’utilisation des médicaments de stimulation, puis précise l’analyse à l’aide de certains indicateurs : type d’agent (oral ou injectable), niveau de soins attribué selon les besoins de la condition d’infertilité, catégorie des médecins selon leur spécialité et âge de la femme qui a reçu ces traitements.

Coup d’œil sur les principales recommandations

La thérapie médicale de l’infertilité selon le modèle de niveau de soins de PMA préconisé

Afin de favoriser un exercice médical de qualité, l’éventail des soins d’infertilité et de procréation doit être circonscrit selon les capacités et les limites du médecin à offrir ces soins, de même qu’en fonction des moyens dont il dispose (équipe médicale, installations, plateaux techniques, etc.). Le modèle de milieux de PMA est préconisé par le Collège, car il favorise un exercice de qualité et donne aux couples l’assurance que les procédures se feront dans le respect de règles, notamment en ce qui concerne l’évaluation clinique et paraclinique, l’approche thérapeutique et le suivi.

Des soins donnés par un médecin formé et compétent

Le médecin doit exercer avec compétence selon les normes actuelles les plus élevées, tenir compte de ses limites, élaborer le diagnostic et préciser les causes de l’infertilité avec attention. Tout médecin qui considère les traitements de MSO dans son approche thérapeutique doit avoir reçu une formation initiale adéquate. À cet effet, le cursus postdoctorat des programmes québécois de la médecine familiale comporte l’atteinte d’objectifs en matière d’évaluation et de traitement de l’infertilité. Les traitements de stimulation ou d’induction par agents injectables supposent que le médecin ait acquis des habiletés spécifiques en matière de médecine reproductive (par exemple, le médecin aura complété un stage durant sa résidence ou aura complété une formation en endocrinologie gynécologique de la reproduction et infertilité) étant donné la complexité dans l’application des protocoles et l’ajustement de la médication, en plus des exigences d’un suivi serré afin d’identifier les complications.

Des soins de qualité

Différentes causes peuvent conduire à l’infertilité chez la femme. Pour que les MSO soient efficaces, il est nécessaire de préciser le diagnostic de l’infertilité, de s’assurer de la perméabilité tubaire et d’évaluer la qualité du sperme. De plus, certaines formalités entourant la prescription de MSO doivent être respectées, le cadre associé aux agents injectables étant plus exigeant :

Prescription de MSO-agents oraux

  • Échographie au premier cycle souhaitable pour l’évaluation des follicules (taille et nombre) et de l’endomètre (épaisseur);
  • Réévaluation clinique de la femme après trois mois d’ovulation efficace pour revoir le plan thérapeutique.

Prescription de MSO-agents de stimulation et d’induction injectables

  • Monitorage échographique dans un centre ayant les ressources pour assurer le suivi;
  • Suivi étroit (p. ex. : monitorage échographique, bilan sanguin, etc.) et réévaluation clinique du plan thérapeutique;
  • Entente de transfert vers un milieu de niveau 3 nécessaire, dans l’éventualité où la situation clinique requerrait une prise en charge pour conversion en FIV (prélèvement d’ovocytes par ponction).

Des soins sécuritaires et médicalement requis

À l’instar de tout soin médical, les soins d’infertilité doivent répondre à une logique d’adéquation entre le bien-être de la femme, du couple et de l’enfant à naître. La décision de proposer à un patient une intervention médicale, qu’elle soit diagnostique ou thérapeutique, repose notamment sur l’équilibre entre les avantages et les risques de cette intervention, pour une situation donnée et pour un patient en particulier. La thérapie médicale de l’infertilité n’échappe pas à ce principe. Avant de considérer un traitement de MSO dans un contexte de procréation assistée, il est nécessaire de s’assurer de la présence de conditions favorables, notamment pour la future mère, ce qui implique :

  • un bon état de santé de la femme;
  • une évaluation médicale pour la femme de 46 ans et plus, par un spécialiste des grossesses à risque, un interniste ou toute autre spécialité connexe;
  • une évaluation psychosociale ou une consultation par un comité d’éthique clinique, lorsque jugée pertinente.

La publication de cette étude constitue le premier rapport du CMQ dans le cadre des obligations inscrites à la Loi sur les activités cliniques et de recherche en matière de procréation assistée qui confie au CMQ, d’une manière plus spécifique, la surveillance de l’application des normes relatives à certains enjeux du domaine de la procréation assistée.