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Vivre avec l’incertitude

Mot du président

09/25/2020

Cela fait désormais six mois que la COVID-19 a fait irruption dans nos vies. Comportant une large part d’inconnu, cette situation amène son lot d’incertitudes en regard de ce qui nous attend et de la meilleure façon d’y faire face.

Cela fait désormais six mois que la COVID-19 a fait irruption dans nos vies. L’état d’urgence sanitaire, d’une ampleur qui n’a pas été vue depuis un siècle, est devenu notre nouvelle réalité, celle avec laquelle nous apprenons à composer chaque jour.

Comportant une large part d’inconnu, cette situation amène son lot d’incertitudes en regard de ce qui nous attend et de la meilleure façon d’y faire face.

L’incertitude est un état inconfortable pour l’être humain, et le besoin d’être rassuré est normal. Ce besoin, provoquant notre impatience, peut nous amener à chercher des réponses simples, utiles pour apaiser les doutes. Mais ces réponses auxquelles nous nous accrochons, parfois chargées d’émotion, ne font pas nécessairement l’unanimité autour de nous.

Cette même incertitude incite nos dirigeants à adopter une attitude de prudence et de compromis. Résultat? Certains groupes soutiennent que les mesures de santé publique en place ne sont pas assez sévères, alors que d’autres trouvent le contraire.

Or, si l’incertitude est le reflet d’une réalité au sujet de laquelle on ne connaît pas tout, cela ne signifie pas pour autant que l’on ne sait rien. Au sujet de la COVID-19, on en connaît beaucoup plus aujourd’hui qu’il y a six mois.

On est mieux à même de la diagnostiquer, de la traiter et surtout de la prévenir parce qu’elle présente beaucoup d’analogies avec des infections respiratoires passées, pour lesquelles certaines méthodes de prévention ont déjà largement fait leurs preuves (lavage des mains, distanciation physique et méthodes barrières, comme le port du masque).

Le meilleur moyen de contrer l’incertitude reste de baser nos actions sur ce que l’on connaît et qui nous est partagé à l’heure actuelle par les chercheurs et spécialistes, qui demeurent les mieux outillés pour nous donner l’heure juste.

Apprenons de ce que la science nous révèle, mais écoutons aussi ce que l’histoire nous enseigne. Ce que nous vivons est tout à fait nouveau pour nous, mais ce n’est pas la première pandémie à laquelle l’humanité fait face. Et ce ne sera malheureusement pas la dernière. Les tensions sociales que l’on observe aujourd’hui autour des consignes touchant la COVID-19 ne sont pas si différentes de celles d’il y a cent ans concernant la grippe espagnole ni de celles vécues dans les années 1980 autour du SIDA. Si le passage du temps fait qu’on oublie ces événements majeurs, il ne faudrait pas oublier les leçons que nous avons pu en tirer.

Les débats en science ont toujours existé et sont nécessaires dans une société démocratique. Il n’en demeure pas moins que la solidarité, le sens des responsabilités, l’écoute et le dialogue respectueux, basé sur les faits, restent des valeurs fondamentales sur lesquelles nous appuyer, en ces temps incertains. Elles sont les piliers sur lesquels le Collège fonde ses actions, pour assurer à la population des soins de qualité, plus que jamais essentiels dans ce contexte particulier.

Nous vivons tous ensemble cette pandémie, et c’est ensemble que nous devons continuer d’avancer, avec patience et humilité, malgré l’incertitude.

Dr Mauril Gaudreault
Président
Collège des médecins du Québec

Dr Yves Robert
Secrétaire
Collège des médecins du Québec

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