Assemblée générale extraordinaire du 17 octobre 2025
Notes d’allocution du président du CMQ pour l'assemblée générale extraordinaire.
Chers collègues,
Je vous souhaite d’abord la bienvenue à cette assemblée générale extraordinaire. Mais je procède à l’ouverture de cette assemblée avec des sentiments mitigés.
Il est tout à fait légitime que des membres souhaitent la tenue d’une assemblée générale extraordinaire afin d’exposer la nature d’une situation et d’en disposer. Il est cependant difficile pour moi de prononcer le mot d’ouverture de cette assemblée, lorsque l’objet de la demande porte sur un blâme à mon endroit.
Nous vivons un moment important aujourd’hui. Un moment où les émotions sont fortes… ou les mots peuvent parfois dépasser la mesure.
Mais aussi un moment où le courage de se parler franchement demeure essentiel.
Oui, j’ai entendu les critiques et les inquiétudes. Et je ne cherche pas à les esquiver. Parce qu’un président, quand il est interpellé par ses pairs, doit d’abord écouter avant de répondre.
Présents autour de moi, cet après-midi : il y a le directeur général, Dr Pierre Gfeller; la directrice générale adjointe et secrétaire, Dre Isabelle Tardif; la directrice des affaires juridiques, Me Linda Bélanger, qui pourraient tous être appelés à apporter des précisions au cours de la rencontre; ainsi que le directeur des communications et des affaires publiques, monsieur Jacques Tétrault.
Pour assurer la bonne marche de cette rencontre, le Conseil d’administration et moi avons convenu de désigner un expert des assemblées délibérantes, maître André Vautour, à qui je cède maintenant la parole
J’aimerais replacer les choses dans leur contexte.
J’ai reconnu que des commentaires dans l’infolettre du vendredi 19 septembre 2025, à midi, méritaient d’être nuancés quant à la référence à notre Code de déontologie. Ce qui a été fait le lundi 22 septembre à midi.
11 jours plus tard, le 3 octobre, c’est l’ensemble des membres du Conseil d’administration qui précisaient encore la portée de notre position.
Il est donc clair que le Collège ne s’immisce pas dans la négociation entre les fédérations médicales et le gouvernement.
Bien qu’on nous ait officiellement demandé de soutenir le recours à l’arbitrage. Ce dont nous nous sommes abstenus.
Il est également clair que les membres de l’Ordre peuvent exercer des moyens de pression dans la mesure où la protection du public et la qualité des soins sont assurées. Il est normal que dans son mandat de protection du public, le Collège soit préoccupé par la situation actuelle.
J’ai lu attentivement la lettre préparée par le Dr Arsenault pour motiver les résolutions qui sont présentées dans le cadre de cette assemblée générale extraordinaire. À titre de président du Collège, j’ai toujours voulu être digne de ma fonction.
J’assume cette responsabilité dans le respect de notre plan stratégique et dans l’engagement le plus complet, tant à l’égard du public que des médecins membres de notre ordre professionnel.
Les propos contenus dans l’infolettre du 19 septembre 2025 ne peuvent d’aucune façon être assimilés à un mépris des droits fondamentaux dont bénéficient tous les Québécois, notamment la liberté d’expression et la liberté d’association. Ces droits, dont jouissent aussi les médecins, comptent parmi les fondements de notre démocratie. Ils sont précieux.
J’ai voulu exposer ce qui m’apparaissait être une préoccupation légitime dans le contexte de la négociation actuelle. Mes propos visaient essentiellement à rappeler le sens de notre engagement collectif à l’endroit de la population du Québec.
Je n’ai jamais voulu, directement ou indirectement, nier le droit des membres du Collège à des conditions de travail justes, équitables et conformes à leurs qualifications professionnelles.
Je n’ai jamais voulu porter atteinte à la dignité ou à la valeur de mes collègues.
Dans l’ensemble, l’appel à la mobilisation contre le Collège, qu’a initié le Dr Arsenault, ne paraît pas être la solution appropriée dans le contexte actuel.
À plus d’une reprise, en personne et dans les médias, le Collège a dénoncé sur plusieurs tribunes des aspects pervers du projet de loi 106. Et exigé du gouvernement qu’il cesse son dénigrement à l’endroit des médecins.
Quant aux prises de position du Collège, que le Dr Arsenault dénonce dans les médias et dans sa lettre, comme la place du privé en santé, elles sont en lien avec notre plan stratégique et ont été entérinées par notre Conseil d’administration.
Le débat est essentiel dans une société, mais débattre ne doit pas nous diviser.
La suite de cette assemblée vous appartient maintenant.
Les membres du Conseil d’administration sont en ligne. Ils vous entendront et disposeront des résultats lors de la séance régulière du Conseil, jeudi prochain.
Je vous remercie.