
Rayons UV : apprendre à bien s’en protéger
La plupart des cancers de peau sont évitables, pour peu qu’on fasse preuve de vigilance et qu’on protège adéquatement notre peau du soleil 12 mois par année.
Selon Statistique Canada, approximativement le tiers de tous les nouveaux cas de cancer diagnostiqués au pays sont cutanés et sont concentrés, à 40 % environ, au Québec. En forte proportion, c’est le soleil qui en est la cause. À quoi ressemblent les lésions suspectes? Quels sont les phototypes de peau les plus à risque? Comment bien choisir son écran solaire et l’appliquer en quantité? Dans le présent article, un vaste tour d’horizon vous est proposé. Deux personnes ayant souffert de cancer de peau témoignent de leur vécu et une dermatologue explique pourquoi il faut se méfier des UV et comment bien s’en protéger… à longueur d’année!
Rayonnement solaire : utilités et risques
Il a beau être situé à une distance de 150 millions de kilomètres, le soleil est fort remarqué sur Terre : sa présence y est même vitale! Il faut dire que cet astre nous est indispensable : il est source de vie, de chaleur, de vitamines et de lumière.
Plus spécifiquement, il émane du soleil plusieurs types d’ondes et de rayons. Entre autres, les infrarouges sont porteurs de chaleur; la lumière visible, de clarté; et les ultraviolets (communément appelés rayons UV) ont des impacts directs sur notre santé.
Pour bien mesurer ces impacts, il convient de décortiquer les UV et de les catégoriser en fonction de leur longueur d’onde. Le principe de base est le suivant : plus sa longueur d’onde est courte, plus le rayon UV est chargé en énergie et plus il est nocif.
TYPE D’UV | LONGUEUR D’ONDE | EFFETS |
UVA | 320 à 400 nanomètres |
|
UVB | 280 à 320 nanomètres |
|
UVC | 100 à 280 nanomètres |
|
Diane a toujours aimé le soleil, auquel elle s’est exposée volontairement et sans retenue toute sa jeunesse, en jouant au golf ou au tennis, en skiant ou en se prélassant sur la plage. « Moi qui ai une toute petite charpente, j’ai froid en permanence, nous a-t-elle confié. Sentir la chaleur des UV sur ma peau m’est toujours apparu apaisant. Et j’ai toujours trouvé que quand mon teint était bronzé, j’avais meilleure mine ».
Il a fallu de nombreuses années pour que des dommages solaires apparaissent sur l’épiderme de Diane : d’abord, des taches se sont multipliées sur ses mains, ses bras et ses cuisses, et des rides profondes sont venues marquer son décolleté. Puis, au beau milieu de la cinquantaine, un premier diagnostic tombe : elle a un carcinome sur le visage. « Un petit point blanchâtre, translucide et lisse, de la grosseur d’une tête d’épingle, est apparu sur ma joue, près de ma narine. Le dermatologue a constaté que, sous la peau, la surface cancéreuse avait le diamètre d’une pièce de 5 cents! Il a fallu la retirer, ce qui m’a laissé une cicatrice plutôt visible en plein visage. À partir de là, j’ai été archi vigilante, admet-elle : sitôt que je restais dehors, je me crémais copieusement, je choisissais un FPS élevé, je portais de grosses lunettes fumées et des casquettes ou des chapeaux à large bord. J’avais peur… »
Mais une quinzaine d’années plus tard, l’épisode s’est répété. Et une fois de plus, c’est le visage de Diane qui a été pris d’assaut. Nouvelle biopsie, nouvelle intervention localisée pour retirer la portion cutanée touchée. Nouvelle cicatrice, aussi. « Je camoufle autant que possible, à grand renfort de cache cernes et de fond de teint couvrant, mentionne-t-elle. Et je suis perpétuellement en alerte : la moindre marque qui apparaît sur ma peau me fait douter. »
Vitamine D et UV
Le rayonnement solaire est utile à l’humain : c’est entre autres une source de vitamine D essentielle à la santé osseuse, à la qualité des tissus musculaires, à l’absorption du calcium ainsi qu’au maintien d’os et de dents solides. En s’exposant au soleil, le corps fabrique de la vitamine D. Or, certains facteurs environnementaux peuvent mettre à mal la production de vitamine D émanant des UV : on a qu’à penser au smog, aux nuages ou aux saisons peu ensoleillées. Les dermatologues s’entendent pour dire que 5 à 10 minutes d’exposition solaire quotidienne, 6 mois sur 12, et quand notre peau est enduite d’écran solaire, suffisent à nous fournir l’apport de vitamine D qui nous est nécessaire.
Autrement, pour emmagasiner la dose vitaminique dont nous avons besoin, il est possible de consommer des aliments contenant de la vitamine D (jaunes d’œufs, poissons gras comme saumon ou truite arc-en-ciel, boissons végétales enrichies non sucrées, etc.) ou de recourir à des suppléments. Selon Santé Canada, la dose vitaminique quotidienne nécessaire à notre santé est de 400 UI.
Traquer les UV toute l’année
La Dre Marie-Michèle Blouin est dermatologue à l’Hôtel-Dieu du CHU de Québec. Elle pratique aussi la chirurgie dermatologique et a une grande expertise en oncologie cutanée. Elle en connaît donc un rayon sur les dangers des UV!
« Environ 90 % des cancers de peau sont attribuables aux UV, avoue la dermatologue. Et les UVB en sont les principaux agents causaux même si on remarque, de plus en plus, que les UVA sont aussi impliqués dans le développement de certains cancers. Car tous les UV abîment l’ADN des cellules cutanées en induisant des radicaux libres qui vont donner lieu à de petites mutations, explique la docteure Blouin. Avec le temps, ces mutations s’accumulent et avec l’âge (ou quand on est malade ou greffé), le système immunitaire n’est plus aussi bien outillé pour y faire face. C’est ainsi que les cellules cancéreuses apparaissent et se prolifèrent. »
Et ce qui est déroutant, c’est que notre peau agit un peu comme une boîte noire : elle enregistre tous les dommages solaires que nous subissons depuis notre enfance. Ce n’est donc parfois que 10, 20 ou 30 ans plus tard qu’une lésion s’ensuit et qu’un cancer peut nous être diagnostiqué.
Plus courts et moins nombreux que les UVA, les UVB sont d’emblée très dommageables : en plus des cancers, ils occasionnent des rougeurs, des cloques, des brûlures et des coups de soleil douloureux. Mais attention : il faut aussi se méfier des UVA! Comme ils ont une longue portée, ils traversent les fenêtres, si bien qu’en auto, à la maison ou au bureau, nous pouvons en faire les frais, hiver comme été! Ils accélèrent entre autres le photovieillissement : en altérant les réserves de collagène et d’élastine, ils provoquent des rides, des taches et du relâchement cutané avant l’heure.
La latitude, l’altitude, l’heure du jour et la réflexion des rayons sont aussi non négligeables. En se réfléchissant sur l’eau, le sable, la neige ou le béton, les UV voient leur intensité s’accroître. Aussi, plus nous sommes près de l’Équateur, plus l’indice UV gravite en hautes sphères. Même principe en montagne : le danger croît avec l’altitude. De fait, ne nous y trompons pas : même l’hiver sur une pente de ski ou l’été par temps gris, il faut se protéger du soleil! « Les plus forts moments d’ensoleillement ont lieu entre 11 h et 16 h, dans la journée, précise la docteure Marie-Michèle Blouin. Un golfeur a donc tout intérêt à concentrer ses départs tôt en matinée ou plus tard, en fin de journée », ajoute-t-elle.
Faisons aussi attention à la médication que nous prenons, aux parfums que nous portons et aux soins que nous appliquons sur notre peau : certains de leurs ingrédients peuvent être photosensibilisants, c’est-à-dire qu’ils peuvent rendre notre peau plus sensible aux UV. Il faut donc bien lire les notices, s’abstenir de toute exposition solaire en cas de doute ou en parler à notre pharmacienne ou pharmacien qui saura bien nous aiguiller.
Filtrer les rayons avec doigté
« Il y a 2 catégories d’écrans solaires, précise Marie-Michèle Blouin, dermatologue. D’abord les filtres physiques, qui utilisent des ingrédients naturels (l’oxyde de zinc et le dioxyde de titane) pour faire écran au rayonnement en réfléchissant les UV. Cependant, ils peuvent laisser un film blanchâtre en surface de la peau, même si les formulateurs ont beaucoup raffiné les molécules au fil du temps, précise-t-elle. De l’autre côté, note Dre Blouin, se trouvent les filtres chimiques qui, eux, absorbent le rayonnement UV en misant, par exemple, sur l’avobenzone, l’octocrylène ou l’octisalate, des formulations conçues en laboratoires. »
La dermatologue convient que l’efficacité des 2 types de filtres est équivalente. Il faut seulement trouver la déclinaison qui nous convient le mieux et que nous serons encouragés à réappliquer souvent. « Les produits bon marché sont parfois moins agréables : ils s’étalent moins facilement, sont plus collants et ont une odeur plus marquée, convient la dermatologue. Mieux vaut investir un peu plus dans son écran solaire et prendre plaisir à en enduire sa peau. Car l’écran solaire doit être intégré systématiquement à la routine, comme l’est le brossage de dents. »
La docteure Blouin tient aussi à se faire rassurante : rares sont les allergies aux filtres solaires eux-mêmes, physiques ou chimiques. « Ce sont les ingrédients autour de ces filtres, comme les agents de conservation, qui peuvent irriter les peaux sensibles », précise-t-elle. Il ne faut donc pas faire l’impasse sur l’écran solaire : il faut plutôt s’employer à trouver la formulation qui nous convient! En outre, on cherche l’ombre, on se couvre de vêtements filtrants, on porte un chapeau et des lunettes de soleil et on boit de l’eau en quantité. Et si un hâle nous fait envie, plutôt que de s’exposer longuement aux UV ou de se tourner vers les salons de bronzage qui augmentent les risques de mélanome (la forme la plus meurtrière de cancer cutané), on s’enduit d’autobronzant!
En avril 2025, les résultats d’une vaste étude menée par l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé de McGill, auprès de 77 000 Canadiennes et Canadiens, entre 2011 et 2018, a dévoilé que 64 % d’entre eux appliquent jamais ou rarement d’écran solaire corporel. Même constat pour le visage, dans une proportion de 58 %. Aussi, 70 % boudent chapeaux, casquettes et vêtements couvrants, mais 65 % portent régulièrement des lunettes de soleil.
Si une exposition prolongée au soleil sans lunettes augmente les risques de cataractes (Société canadienne d’ophtalmologie), la peau, lorsqu’elle est exposée nue aux UV, encourt aussi d’importants dangers : rougeur, coups de soleil, cloques, brûlures, carcinome, mélanome.
Il faut donc se crémer en quantité, et renouveler l’application toutes les 2 heures. « On recommande d’étaler la crème 15 à 30 minutes avant l’exposition pour lui laisser le temps de bien agir », prescrit la dermatologue Marie-Michèle Blouin. Selon les normes établies par Santé Canada, il faut 35 ml ou 7 cuillérées à thé d’écran solaire pour protéger adéquatement l’ensemble de la peau exposée d’une personne adulte, soit :
- 1 c. à thé par bras
- 1 c. à thé par jambe
- 1 c. à thé pour le torse
- 1 c. à thé pour le dos
- 1 c. à thé pour le visage et le cou
Attention aussi à l’entreposage de vos écrans solaires : ils sont susceptibles de se dégrader prématurément sous l’effet de la chaleur et de la lumière directe.
Phototypes, indice UV et facteur de protection solaire
Le système de Fitzpatrick est utilisé pour classifier les types de peau en fonction de leur phototype, c’est-à-dire leur sensibilité aux UV suivant leur couleur. Le phototype I est le plus sensible et le VI, le moins sensible. Au phototype, s’ajoutent bien sûr d’autres facteurs de risque : le bagage génétique, les antécédents de santé (cancer ou autres), la fréquence de l’exposition solaire et le caractère photosensible des produits ingérés ou utilisés par une personne (médicaments, cosmétiques, etc.).
Source : Santé Canada
PHOTOTYPE | QUI EST CONCERNÉ? | QUE SE PASSE-T-IL? |
I | Cheveux roux | Peau extrêmement sensible Brûle toujours Ne bronze jamais |
II | Cheveux clairs Peau claire Yeux clairs ou noisette | La peau brûle facilement Bronze difficilement |
III | Peau blanche Teint moyen à clair | La peau brûle parfois légèrement Bronze progressivement |
IV | Cheveux bruns Peau naturellement mate Yeux foncés | La peau ne brûle que très légèrement Bronze facilement Assombrissement immédiat des pigments |
V | Cheveux brun foncé Peau brune à foncée Yeux de couleur foncée | La peau brûle rarement Prend facilement un hâle sombre Assombrissement immédiat des pigments |
VI | Cheveux très foncés Peau brun foncé ou noire Yeux de couleur foncée | La peau ne brûle jamais Prend systématiquement et très facilement un hâle sombre Assombrissement immédiat des pigments |
Inclus dans les bulletins météorologiques, l’indice UV détermine l’intensité des rayons solaires. Il varie principalement en fonction de la température et de la situation géographique. Dès qu’il est égal ou supérieur à 3, il est susceptible de provoquer chez chacun des phototypes les manifestations listées dans le précédent tableau.
Source : Santé Canada
INTENSITÉ DE L’EXPOSITION | INDICE UV |
Bas | 0-2 |
Modérée | 3-5 |
Élevée | 6-7 |
Très élevée | 8-10 |
Extrême | 11 + |
Un peu après la mi-trentaine, le conjoint de Julie lui pointe du doigt ce qui ressemble à un bouton rouge sur son front. Elle en parle à son dermatologue, qu’elle consulte pour autre chose : il lui dit qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
Un an plus tard, le bouton n’a pas diminué : aucune douleur n’y est associée, mais il est toujours présent et bien en vue sur le visage de Julie, qui reprend rendez-vous chez son dermatologue et insiste pour qu’une biopsie soit faite afin d’en avoir le cœur net. L’avant-veille de Noël, le verdict tombe : c’est un carcinome cancéreux. On le lui retire quelques semaines plus tard. Par chance, le front est une surface plane : la cicatrice laissée par l’intervention est aujourd’hui pratiquement invisible.
« J’ai travaillé dans la presse féminine pendant de nombreuses années, ici au Québec, mais aussi à Paris, confie Julie. Est-ce le soleil qui a provoqué ce cancer ou des cosmétiques que j’ai testés? Car j’en ai appliqué des crèmes de toutes sortes sur ma peau! Je ne le saurai jamais hors de tout doute », philosophe-t-elle.
Même si aucune autre lésion n’a suivi, et qu’elle dit ne pas avoir développé une hypervigilance subséquente, celle qui est aujourd’hui devenue maman en garde somme toute un goût amer. « Si je n’avais pas insisté pour pousser plus loin l’investigation, que se serait-il passé? Quels auraient été les dommages à moyen et à long terme? Et si je n’avais pas pu ou eu les moyens de voir un dermatologue en pratique privée, combien aurait-il fallu de temps avant que je sois fixée? Nous nous connaissons mieux que personne : écoutons nos pressentiments et intégrons l’examen de notre peau à notre routine de santé, au même titre qu’un examen gynécologique aux 2 ans! »
Carcinome vs mélanome
Il existe plusieurs formes de cancers de peau, dont les 3 principales sont :
- Le carcinome basocellulaire
Se présente sous forme de petite bosse ferme ou rosée (brune, noire et brillante sur les peaux foncées), de lésion ou de petite plaque sèche et rougeâtre. - Le carcinome spinocellulaire (ou épidermoïde)
Se présente sous forme de nodule épais, croûté et rougeâtre ou de bosse sur le cuir chevelu. Il est semblable à une verrue. - Le mélanome
Prenant naissance dans les mélanocytes (responsable de la pigmentation de la peau), il se présente sous forme de tache, le plus souvent brune ou noire.
La plupart des cas diagnostiqués de cancers de peau sont des carcinomes : ils se manifestent plus tard dans la vie, sur des régions cutanées exposées de manière répétée aux UV. Ils progressent plutôt lentement et sont rarement mortels, mais peuvent dégrader localement la peau. Une intervention localisée permet de retirer les carcinomes et il est important de le faire, car quand ils sont situés à proximité d’un œil, d’une narine ou sur un organe génital, par exemple, ils peuvent occasionner des dommages collatéraux.
Pour sa part, le mélanome ne représente que 5 % de tous les cancers de la peau, mais c’est le plus dangereux : il est potentiellement mortel. Intense exposition solaire et coups de soleil répétés le provoquent dans 90 % des cas. Il progresse vite, peut faire irruption n’importe où sur le corps et accabler des gens d’un plus jeune âge. Le mélanome peut même se propager et entraîner des métastases, devenant alors plus difficile à soigner. Les courbes d’évolution de la maladie prédisent qu’un homme sur 59 et une femme sur 73 en souffriront au pays. Si bien que les dermatologues conseillent d’utiliser la méthode ABCDE pour repérer les grains de beauté potentiellement alarmants :
Asymétrie
Bordure (dentelée, inégale)
Couleurs (multiples, dégradées)
Diamètre (de plus de 6 mm, soit la taille de la gomme à effacer au bout d’un crayon)
Évolution (taille, forme, couleur, aspect, saignement, démangeaison, croûte)
« Quand la peau est meurtrie et qu’une lésion surgit, ses cellules devraient s’activer et enclencher rapidement un mécanisme de réparation, explique la docteure Marie-Michèle Blouin. Je conseille donc à tout le monde de demeurer attentif : quand quelque chose d’un peu étrange apparaît sur la peau et que ça ne guérit pas, mieux vaut consulter. »
La médecin espère aussi qu’un registre national des cancers de peau diagnostiqués verra bientôt le jour. « De telles statistiques permettraient aux médecins de mieux cibler leurs interventions et d’optimiser l’éducation et la prévention faites auprès de la population », estime-t-elle.
Car plus tôt on agit, quand un cancer cutané surgit, mieux c’est. « Plus la tumeur progresse, plus grand sera le compromis esthétique à faire pour la retirer, note la docteure Blouin. Plus on vieillit, plus les cicatrices mettent du temps à s’atténuer, et elles ne disparaissent jamais à 100 %. Mais il existe des moyens efficaces pour les rendre moins visibles, comme le laser, la dermabrasion et même des injections de cortisone », ajoute-t-elle.
Selon l’Association canadienne de dermatologie (ACD), le Canada ne compterait, sur l’ensemble de son territoire, que 800 dermatologues agréés, soit 1 spécialiste pour quelque 50 000 personnes. Cet état de fait contribue à l’allongement des délais d’attente, qui peuvent s’étaler sur plusieurs mois, voire plusieurs années, occasionnant des retards de diagnostic, des soins plus complexes et des traitements plus coûteux. Des pistes de solutions ont été envisagées par l’ACD, pour éviter aux patients de subir de plein fouet la pénurie de dermatologues. Et cela passe entre autres par les soins en équipe, les téléconsultations et la formation d’un nombre accru de médecins.
Cela dit, la docteure Marie-Michèle Blouin tient à dissiper l’anxiété. « Dans le réseau de santé québécois, dit-elle, les ressources en dermatologie sont là. Quand une tumeur maligne est suspectée par un médecin de première ligne, la personne sera vue rapidement par un dermatologue, dans les semaines qui suivent, voire en quelques jours à peine, suivant la gravité de son cas. »
Constance et vigilance
Comme le brossage de dents, pour le bien de notre santé, l’application renouvelée d’une protection solaire gagne à devenir un réflexe et à s’intégrer à notre routine de soins, d’un bout à l’autre de l’année.
Si une tache ou une lésion cutanée nous inquiète et qu’on souhaite la faire examiner, mais qu’un rendez-vous avec un dermatologue est complexe à obtenir, il existe des cliniques ambulantes qui sillonnent le territoire et offrent des examens gratuits des grains de beauté. C’est entre autres le cas de la Méla Mobile, une initiative de Mélanome Canada. Plusieurs marques de beauté proposent aussi ponctuellement des initiatives du même genre. Il suffit de s’informer, en ligne, pour en savoir plus.
*Pour préserver leur anonymat, les prénoms des personnes ayant témoigné de leur diagnostic de cancer de peau ont été modifiés. |