Titre mot du président
Lisez le mot du président du 26 septembre 2025
10 actions concrètes
Au même titre que la population québécoise, le Collège des médecins s’est indigné du traitement qui a été réservé à madame Echaquan. Un tel drame n’avait pas lieu d’être et ne devait pas se répéter : le mandat de tout soignant est de secourir la population souffrante et de lui fournir les soins requis par son état de santé, en temps et en heure, sans aucune discrimination.
Nous avons donc joint la parole aux actes afin de tendre la main aux populations discriminées, de pousser plus loin la réflexion et d’amener les choses à changer dans notre système de santé.
De nombreuses initiatives ont été pilotées par le CMQ depuis 5 ans. Je vous en énumère 10 :
- Nous avons endossé le Principe de Joyce, initié par des Atikamekw de Manawan (d’où Joyce Echaquan était originaire) et par la Nation Atikamekw, afin « que soit garanti à toute personne autochtone le droit à un accès équitable, sans discrimination, à tous les services sociaux et de santé ».
- Nous nous sommes dotés d’un énoncé de reconnaissance territoriale, que nous lisons en amorce de chacune de nos réunions et qui est affiché dans nos locaux. Nous avons aussi adopté un énoncé de position favorisant l’équité, la diversité et l’inclusion.
- Nous nous sommes rendus dans le Grand Nord québécois de manière à bien prendre le pouls des défis, limites et pénuries auxquels font face patients et soignants basés en région éloignée.
- Nous avons créé un groupe de travail conjoint sur les stérilisations imposées aux femmes autochtones et Inuit, qui a colligé un rapport et mis en place un plan d’action pour que jamais de telles horreurs ne se reproduisent.
- Nous avons introduit un préambule à notre Code de déontologie pour reconnaître les facteurs historiques, sociaux et culturels propres aux personnes issues des Premiers Peuples, le respect de toute culture et identité, et la présence de discrimination et de racisme systémique à l’origine d’oppressions et d’inégalités de pouvoir dans le milieu médical.
- Nous avons déposé un mémoire, à l’Assemblée nationale, sur l’importance de la sécurisation culturelle des soins de santé, en exhortant même le gouvernement à reconnaître le racisme systémique dans nos institutions.
- Nous avons cocréé, avec des personnes autochtones, une formation de base en sécurisation culturelle des soins de santé, destinée à tous les médecins et résidents en médecine du Québec.
- Nous avons intégré à notre formation obligatoire sur les aspects légaux, déontologiques et organisationnels de la pratique (ALDO-Québec) un module traitant de sécurisation culturelle.
- Nous avons adopté, conjointement avec d’autres ordres professionnels canadiens, une position visant l’équité en santé pour les personnes autochtones.
- Nous valorisons le savoir autochtone de multiples façons : en nous assurant de la présence de personnes issues des Premiers Peuples dans nos comités permanents, en misant sur la contribution de formateurs autochtones et en faisant appel à une artiste autochtone dans la création de notre matériel pédagogique.
Ce n’est qu’un début
Nous souhaitons continuer d’agir en votre compagnie, pour que nos expériences puissent être conjuguées et mises à contribution et pour que des réflexions aient cours en continu, de manière à percevoir la présence de nos biais idéologiques et à tenter de nous en éloigner.
Nous espérons voir se multiplier, dans le futur, le nombre de membres de comités (CA y compris) issus des Premiers peuples. Et nous continuerons de plaider pour que des questions brûlantes d’actualité comme la qualité de l’eau ou l’équité en santé se hissent au sommet des priorités de nos gouvernements.
C’est ensemble que nous pouvons faire avancer des projets sociaux aussi importants que ceux-là. Et c’est en faisant preuve d’ouverture, d’humilité et d’humanité que nous deviendrons des médecins toujours plus socialement responsables.

Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec
Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.