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Nouveau programme de surveillance de l’exercice pour un usage sécuritaire des opioïdes et des benzodiazépines

Actualités

01/19/2024

La crise découlant de l’usage inapproprié d’opioïdes fait régulièrement les manchettes depuis plusieurs années, en raison de ses impacts sur la santé publique et des nombreux décès prématurés qu’elle entraîne. Les conséquences de ce problème sur la santé sont bel et bien réelles : seulement en 2019, 200 personnes sont décédées d’une surdose d’opioïdes au Québec. Et dans le reste du Canada – Alberta et Colombie-Britannique en tête – le fléau est encore plus imposant.

Les opioïdes à l’origine des surdoses et des décès proviennent souvent de laboratoires clandestins, car l’accès à des opioïdes de qualité peut contribuer à réduire les risques de surdoses. Il importe donc de s’assurer que les ordonnances rédigées par la communauté médicale permettent d’éviter un usage inapproprié de ces substances, menant soit à une dépendance, soit à une diversion pour consommation illicite.

C’est pourquoi le Collège des médecins du Québec a tenu à intégrer l’usage sécuritaire des opioïdes et des benzodiazépines à son programme de surveillance générale.

Le programme de surveillance générale du CMQ

Chaque ordre professionnel doit surveiller l’exercice de la profession de ses membres. Pour ce faire, le Collège des médecins a opté pour un programme de surveillance générale à trois niveaux : surveillance globale, surveillance de l’exercice collectif et surveillance individuelle, car certaines actions peuvent se rapporter à un médecin, et d’autres à un groupe de médecins.

Afin de connaître tous les détails de ce programme de surveillance générale, nous vous invitons à consulter ce document.

Protéger le public

Plus spécifiquement, la surveillance de l’exercice pour un usage sécuritaire des opioïdes et des benzodiazépines s’effectue tant collectivement qu’individuellement, puisqu’à titre d’ordre professionnel, nous cherchons ici à :

  • protéger le public en soutenant les médecins prescripteurs d’opioïdes et de benzodiazépines, pour qu’ils prescrivent ces molécules de manière sécuritaire;
  • amener les médecins prescripteurs à prendre conscience de l’importance d’une gestion prudente des ordonnances d’opioïdes et de substances psychoactives, dont les benzodiazépines;
  • aider les médecins prescripteurs à s’outiller pour mieux gérer la prescription, ainsi que les demandes des patientes et des patients en découlant.

Surveillance de l’exercice collectif

La Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) fournit au CMQ de façon périodique un rapport des prescriptions d’opioïdes et de benzodiazépines faites par les médecins.

L’inspecteur responsable analyse ces données à l’aide de grilles de critères et d’indicateurs de risque. Au vu de ces grilles d’analyse, les médecins dont les prescriptions apparaissent inhabituelles sont considérés comme potentiellement plus à risque de présenter des lacunes en matière de prescriptions d’opioïdes et de benzodiazépines. Ils sont alors signalés au responsable de l’inspection (RI), qui jugera de la nécessité d’effectuer ou non un suivi individuel auprès de chacun d’eux.

Surveillance de l’exercice individuel

Dès lors que les médecins font l’objet d’un suivi individuel, une analyse plus détaillée de leurs prescriptions est effectuée par le Collège, en tenant compte du contexte de pratique qui leur est propre.

Au terme de cette analyse, les médecins dont la pratique sera jugée sécuritaire pourront n’avoir aucune suite ou encore recevoir, de la part du RI, des commentaires ou demandes visant l’amélioration de leur pratique.

Pour ce qui est des médecins qui semblent plus à risque de présenter des lacunes en matière de prescriptions d’opioïdes et de benzodiazépines, le RI jugera des actions à poser (ex.: une évaluation plus approfondie, par le biais d’une inspection professionnelle, est-elle requise?).

Processus d’analyse des prescriptions d’opioïdes et de benzodiazépines

Processus d’analyse des prescriptions d’opioïdes et de benzodiazépines
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