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Aide médicale à mourir : le gouvernement donnera suite à notre demande

Mot du président

02/06/2021

Notre lettre ouverte et notre présence devant la Commission spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie nous ont permis de rappeler avec insistance aux parlementaires la nécessité d’harmoniser rapidement les deux lois qui encadrent l’AMM au Québec.

Notre lettre ouverte et notre présence devant la Commission spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie, le 28 mai dernier, nous ont permis de rappeler avec insistance aux parlementaires la nécessité d’harmoniser rapidement les deux lois qui encadrent l’aide médicale à mourir (AMM) au Québec, afin de soustraire les patients en fin de vie à l’obligation d’un deuxième consentement, auquel ne sont pas soumis les autres Canadiens depuis le 17 mars dernier. Cette exigence pousse des patients en fin de vie à refuser leur médication, au prix de douleurs intolérables, dans le but de demeurer suffisamment lucides pour fournir ce dernier consentement. La situation est non seulement insensée, elle est inhumaine.

Le patient d’abord!

Cette position avait déjà été clairement exprimée dans une directive transmise aux membres le 5 mai dernier. Le CMQ y avait statué que les médecins ne seraient pas pénalisés s’ils observaient l’une ou l’autre loi encadrant l’AMM, dans le respect des règles éthiques et déontologiques. Malgré les menaces et la pression qui s’en sont suivies de la part de certains fonctionnaires du MSSS, le Collège n’a pas reculé. Bien au contraire, nous avons poursuivi nos démarches et multiplié les rencontres pour sensibiliser les élus à l’urgence d’agir. Au-delà de la confusion sur le terrain, on oubliait le sort des patients en fin de vie dans le processus.

Un espoir que les choses changent

De récents échanges avec le gouvernement, ainsi qu’avec les trois partis d’opposition, nous confirment qu’on travaille pour qu’un amendement soit apporté à la loi québécoise d’ici la fin de la session parlementaire, le 11 juin.

Cet amendement serait un premier pas significatif, mais d’autres grands chantiers sont à poursuivre. Au cours des prochains mois, notre groupe de réflexion sur l’AMM se penchera notamment sur des enjeux sensibles, comme la possibilité pour les personnes atteintes d’un trouble neurocognitif majeur de faire une demande anticipée d’AMM. L’enjeu de la santé mentale est aussi crucial et exige une réflexion approfondie quant aux balises à mettre en place pour éviter les dérives. Notre groupe de travail s’est fixé l’objectif de présenter, à l’automne, une position officielle sur ces enjeux devant le Conseil d’administration du Collège.

Notre responsabilité sociale

Réfléchir sur l’aide médicale à mourir, c’est se confronter à des questions difficiles, lourdes de sens et de conséquences, avec la charge émotive qui les accompagne. Le Collège continuera d’aborder ce thème sous l’angle de la responsabilité des médecins et toujours en priorisant l’intérêt du patient.
Si les lois peuvent baliser adéquatement ce soin, les médecins, guidés par leurs règles déontologiques, pourront alors consacrer leurs énergies non plus à se questionner sur les ambiguïtés juridiques, mais à accompagner leur patient jusqu’au dernier instant, avec professionnalisme, sérénité et empathie.

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