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Le CMQ propose un élargissement de la première ligne pour un meilleur accès aux patients

Avis du Collège

01/02/2022

À retenir

  • Le CMQ met de l’avant que l’inclusion d’autres professionnels en santé aux côtés des médecins de famille élargirait l’accès à la première ligne.
  • Il est d’avis que l’obligation de recourir au guichet d’accès, qui est imposée aux médecins de famille, est trop restrictive et que certaines exceptions doivent être prévues.

Le Collège des médecins du Québec (CMQ) a aujourd’hui présenté son mémoire à la Commission de la santé et des services sociaux concernant le projet de loi no 11, Loi visant à augmenter l’offre de services de première ligne par les médecins omnipraticiens et à améliorer la gestion de cette offre. D’entrée de jeu, le CMQ se montre favorable au projet de loi, pourvu que l’intention du législateur soit de permettre un meilleur accès des patients aux soins de première ligne.

Tout comme le gouvernement, le CMQ est grandement préoccupé par les difficultés qu’éprouvent les patients à recevoir des soins de santé en temps opportun. Le CMQ rappelle qu’il a mis sur pied, au cours des derniers mois, un chantier, en collaboration avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, la Fédération des médecins spécialistes du Québec, le ministère de la Santé et des Services sociaux et une patiente partenaire.

Pistes de solutions du CMQ

Le CMQ est d’avis que pour accroitre l’accès aux soins de première ligne, il faut permettre au patient d’avoir accès au bon soin, au bon moment, par le bon professionnel. À cet égard, ce professionnel ne devrait pas nécessairement être un médecin et il faut envisager l’accessibilité aux soins de première ligne de façon beaucoup plus globale. Le CMQ propose quelques solutions afin de favoriser un meilleur accès aux soins :

  • Élargir le guichet d’accès pour y inclure d’autres professionnels de la santé.
  • Rendre accessible de manière optimale à l’ensemble des professionnels de première ligne l’accès à l’expertise spécialisée et aux services diagnostiques de laboratoire et d’imagerie.
  • Déployer des moyens pour valoriser la profession médicale, notamment le rôle du médecin de famille, au sein du réseau de la santé.

Partage de renseignements

Le CMQ estime que les communications prévues au projet de loi doivent être faites de façon efficiente tout en assurant la protection des renseignements personnels des patients et des soignants. Par ailleurs, il est d’avis que le législateur doit clarifier ses attentes quant aux données requises et à leur utilisation. Ainsi, des balises doivent être mises en place quant à l’utilisation qui peut être faite par le ministre de la Santé des renseignements nécessaires à l’exercice de ses fonctions qui lui seront transmis par la Régie de l’assurance maladie du Québec.

Prise en charge et suivi des patients

Le CMQ est d’avis que l’obligation de recourir au guichet d’accès qui est imposée aux médecins de famille est trop restrictive et que certaines exceptions doivent être prévues. Il faudrait par exemple que le règlement permette au médecin de famille d’assurer le suivi d’un autre membre de la famille d’un de ses patients et de prendre en charge un patient faisant partie d’une population vulnérable, qu’il traite dans le cadre d’un épisode de soins (ex. : un patient sans médecin de famille aux prises avec des problèmes de toxicomanie).

Par ailleurs, le CMQ souhaite que le droit de regard du gouvernement quant à l’horaire de travail et aux disponibilités des médecins de famille soit exercé de manière à tenir compte des diverses activités et tâches accomplies par les médecins de famille. Le gouvernement doit aussi se rappeler que la quantité des actes ou la disponibilité ne sont pas les seuls vecteurs d’une médecine de qualité.

« Le temps est peut-être venu de réinventer la première ligne pour tenir compte de la réalité implacable de la démographie sur le corps médical. Concevoir une première ligne dans une perspective interprofessionnelle permettrait un accès diversifié aux soins et valoriserait la complémentarité des professionnels du réseau de la santé. Mais cette évolution ne s’improvise pas, c’est pourquoi nous avons mis sur pied avec nos principaux partenaires un chantier pour identifier des pistes de solutions. En tant qu’ordre professionnel ayant comme mission première la protection du public, nous continuerons activement de collaborer avec le gouvernement afin que les patients aient accès plus facilement aux soins de première ligne. » - Dr Mauril Gaudreault, président du CMQ
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