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La dégradation ne peut plus durer dans les urgences!

Mot du président

19/01/2024

La nouvelle année s’amorce tout comme la précédente s’est terminée, et combien d’autres avant elle : avec des urgences bondées, des effectifs à flux tendu et des temps d’attente qui croissent au tempo de l’éclosion des cas de VRS, de COVID-19 ou d’influenza. Et l’hiver est loin d’être terminé…

Et avec le vieillissement de la population, la pression sur les urgences continuera de s’accentuer.

La situation critique de débordement et de dégradation dans les salles d’urgence est le reflet de l’organisation des soins de santé et des services sociaux offerts en amont et en aval. L’urgence est devenue le seul filet de sécurité 24-7 du réseau et n’est pas utilisée à bon escient.

Nommer les choses

Le Collège est partie prenante des travaux de la cellule de crise des urgences. Nous y avons entendu l’impuissance des chefs d’urgence et les limites des gestionnaires. C’est comme si l’urgence était laissée à elle-même par manque de solidarité avec le reste de l’hôpital. On a l’impression de tourner en rond. Voici quelques exemples de ce dysfonctionnement :

  • Absence d’une première ligne accessible;
  • Quotas de prise en charge limitant les admissions;
  • Protocole de surcapacité appliqué au gré des établissements;
  • Cul-de-sac pour les patients NSA en attente d’un lieu d’hébergement;
  • Absence de ressources pour le suivi des analyses et examens en soirée;
  • Ratés dans le suivi des tests de laboratoire;
  • Blocs opératoires sous-utilisés;
  • Horaires de travail du personnel de soutien incompatibles avec les besoins réels;
  • Afflux de cas en santé mentale.

Changement de culture

Dans les circonstances, un radical changement de culture s’impose.

Et la ou le futur « Top Gun » de Santé Québec n’y parviendra pas seul. C’est à nous toutes et tous de le faire, dès maintenant, par un changement de culture qui permettra d’atteindre des résultats concrets le plus rapidement possible!

La solution passe par le choix des priorités, leur exécution et une solidarité. On doit se serrer les coudes et contribuer à répondre aux besoins des patientes et des patients, avant, pendant et après leur hospitalisation. En dépit de la pénurie de ressources, de la surcharge et de l’état de fatigue des troupes, il faut collaborer davantage afin que la pression soit mieux répartie sur l’ensemble du système et non seulement sur les urgences.

Les défis du Collège en 2024

Tout cela nous donne un avant-goût des multiples défis qui nous attendent, cette année, dans le milieu de la santé. Si notre priorité numéro un demeure que des soins de santé de qualité soient prodigués au public, il est primordial que les médecins soient eux-mêmes en santé et disposent du contexte approprié pour remplir leur mission au quotidien. Il faudra donc que des dossiers évoluent, au bénéfice de la population et des médecins :

  • Dossier de santé numérique;
  • Conditions de pratique des médecins en établissement;
  • Fardeau administratif reposant sur les épaules des médecins;
  • Gestion des résultats de laboratoire;
  • Modernisation du système professionnel;
  • Élargissement des pratiques en santé, dont la question du diagnostic;
  • Concrétisation du plan de retraite progressive pour les médecins de famille;
  • Implantation de Santé Québec et réalisation harmonieuse de son mandat.

À venir

Nous ferons par ailleurs prochainement entendre notre voix, en commission parlementaire, sur les dons d’organes et le consentement présumé, de même que sur les enjeux reliés à l’identité de genre. Nous assurerons aussi le suivi de l’application des règlements des différents projets de loi qui ont été votés en santé. Et le virage amorcé par le Collège en 2020 se poursuivra avec l’élaboration d’un nouveau plan stratégique.

Là-dessus, je souhaite à chacune et à chacun d’entre vous la meilleure année qui soit.

Photo de Mauril Gaudreault

Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec

Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.

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