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Sondage du CMQ – Les médecins et la population favorables à l’aide médicale à mourir

Actualités

02/11/2021

  • Près de 75 % des médecins et des citoyens appuient de manière catégorique l’aide médicale à mourir.
  • 64 % des médecins et 78 % des citoyens sont favorables au principe du consentement anticipé dans les cas de maladie grave et incurable.

Le Collège des médecins du Québec (CMQ) dévoile, le 2 novembre 2021, les résultats d’un sondage portant sur l’élargissement de l’aide médicale à mourir, réalisé simultanément par la firme SOM spécifiquement auprès des médecins québécois et de la population. Les résultats révèlent que les deux groupes sont favorables à la notion du consentement anticipé.

Appui à l’aide médicale à mourir

L’appui à l’aide médicale à mourir suscite une large adhésion auprès des médecins et de la population. Près de 75 % des médecins et du public appuient de manière catégorique l’aide médicale à mourir dans certaines conditions. Selon les résultats du sondage, 81 % des médecins appuient la Loi concernant les soins de fin de vie, alors que la population s’y montre encore plus favorable (85 %). En ce qui concerne l’aide médicale à mourir, dans les cas touchant la santé mentale, la majorité de la population s’y montre favorable (61 %), alors que l’appui des médecins n’atteint pas la majorité (42 %).

Accessibilité à l’aide médicale à mourir

En ce qui a trait aux conditions d’admissibilité à l’aide médicale à mourir, la moitié des médecins (51 %) sont d’avis qu’elles sont suffisantes, tandis que près du quart (22 %) souhaiteraient un accès plus facile. Par ailleurs, la population juge qu’il est trop difficile d’obtenir l’aide médicale à mourir dans une proportion plus élevée que les médecins (36 %).

Consentement anticipé

Questionnés sur le fait qu’une personne puisse formuler une demande anticipée d’aide médicale à mourir, 64 % des médecins ont répondu être favorables à ce principe alors que ce résultat frôle les 80 % dans la population. Plus des deux tiers des médecins qui sont favorables à ce mode de consentement estiment que la période de validité de la demande anticipée devrait être d’au moins trois ans, alors que près de la moitié iraient jusqu’à au moins cinq ans. La population voit les choses du même œil concernant la période de validité.

Le coup de sonde du Collège révèle également que les médecins (81 %) et la population (79 %) sont d’avis que c’est un proche désigné du patient qui devrait avoir le droit de lancer le processus pour l’administration de l’aide médicale à mourir. Par ailleurs, la majorité des médecins (84 %) estime que l’entourage du patient ne devrait pas pouvoir invalider une demande anticipée dans un cas où la personne ne peut plus consentir par elle-même. La population (75 %) rejette également ce principe.

Élargissement de l’aide médicale à mourir

Les élargissements cités dans le sondage concernant l’aide médicale à mourir témoignent d’une certaine prudence au sein de la communauté médicale. Plus précisément, 42 % des médecins sont en faveur de l’administration de ce soin lorsque le principal motif de la demande du patient est en lien avec la santé mentale. 46 % des médecins ont également répondu qu’ils sont d’accord à ce que l’aide médicale à mourir soit élargie à des personnes avec une maladie chronique ou qui sont au premier stade d’une maladie neurodégénérative (49 %). Enfin, 55 % des médecins sont favorables à ce qu’un mineur qui a consenti à recevoir l’aide médicale à mourir puisse l’obtenir. Les informations recueillies démontrent que la population est plus favorable aux élargissements que les médecins, avec des niveaux d’appui variant entre 61 % et 69 %.

L’expérience des médecins avec l’aide médicale à mourir

L’aide médicale à mourir est un soin qui touche de près un grand nombre de médecins. De fait, les deux tiers des médecins (68 %) ont déjà été dans une situation où l’aide médicale à mourir a été envisagée et 50 % des médecins affirment connaître une personne dont la situation pourrait requérir l’aide médicale à mourir. Au sein de la population, environ le quart des individus (24 %) déclarent connaître quelqu’un qui se trouve dans une situation où l’aide médicale à mourir pourrait être considérée. Au cours de la dernière année, la proportion de médecins qui ont administré l’aide médicale à mourir est passée de 9 % à 16 %. Cette proportion atteint 26 % chez les médecins de famille.
Information liée à l’aide médicale à mourir

Le sondage révèle qu’il y a un besoin d’information chez les médecins malgré la perception d’un bon encadrement de la pratique (83 %). Seulement le quart des médecins (26 %) se sentent très bien informés par rapport à l’aide médicale à mourir, alors que 60 % croient qu’ils le sont plutôt bien. Quant à la population, uniquement 10 % des répondants estiment être très bien informés, et plus du tiers jugent être mal informés.

« Depuis plus d’une douzaine d’années, le Collège participe activement aux discussions sur l’aide médicale à mourir de même qu’à son encadrement afin de s’assurer de la protection du public. En avril dernier, le Collège a mis sur pied un groupe de cliniciens pour procéder à une réflexion approfondie sur les aspects éthiques, légaux, déontologiques et organisationnels de l’aide médicale à mourir dans un contexte de soins de fin de vie. Les points de vue exprimés dans ce sondage guideront le groupe de travail du Collège qui s’apprête, au cours des prochaines semaines, à soumettre une orientation au Conseil d’administration. »
Dr Mauril Gaudreault, Président du CMQ

Méthodologie

Ce sondage du Collège des médecins a été réalisé en ligne par la firme SOM du 8 au 14 octobre 2021 auprès des médecins et du 8 au 18 octobre 2021 auprès de la population. L’échantillon de 1 402 médecins comporte une marge d’erreur maximale sur les proportions mesurées de + 2,8 %, à un niveau de confiance de 95 %. Pour la population, la marge d’erreur maximale associée à l’échantillon de 1 040 répondants se situe autour de + 3,4 %. Cette marge d’erreur est à titre indicatif uniquement, car une faible portion de l’échantillon du grand public est non probabiliste.

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