Conflits armés : respect et humanité doivent guider nos gestes

Lisez le mot du président du 16 mai 2025.

Populations décimées, civils tués, personnes blessées ou martyrisées, enfants affamés et privés d’éducation : les horreurs de la guerre ne laissent personne indifférent. Il y a de quoi s’alarmer, s’attrister et s’indigner.

Pourtant, des membres du public et de l’ordre croient le Collège silencieux dans les circonstances. Or, il n’en est rien. Sur nos réseaux sociaux et dans une lettre ouverte, nous avons pris la parole.

La position du CMQ

Le Collège a joint sa voix à celle de tous les soignants et soignantes qui dénoncent les catastrophes humanitaires. Dans tous les conflits armés qui sévissent sur le globe – en Palestine et en Ukraine, tout comme au Yémen ou ailleurs – le CMQ prendra toujours le parti des personnes blessées, affamées et assoiffées, ainsi que celui du personnel soignant qui s’emploie à les secourir, dans des conditions difficiles. Qu’ils exercent ici ou en zone de guerre, les médecins devraient toujours pouvoir porter secours aux personnes dans le besoin sans être ostracisés, intimidés, entravés ou mis en danger.

Un climat tendu

Ces derniers mois, le CMQ a été interpellé par plusieurs médecins qui notent une montée de la xénophobie et de l’antisémitisme dans leurs milieux de travail. Ils perçoivent un durcissement des positions de part et d’autre, tant chez les collègues que chez les patients et leurs proches, allant même jusqu’à craindre pour la sécurité des hôpitaux, des cabinets médicaux ou des centres de soins de longue durée dans lesquels ils exercent.

Tant de haine préoccupe au plus haut point le CMQ. Pour assurer les meilleurs soins qui soient à la population, la pratique de la médecine doit être ancrée dans l’éthique, le respect et l’inclusion.

Rappel déontologique

Le Code de déontologie est la pièce maîtresse de l’exercice médical au Québec : il définit de façon précise les responsabilités, les devoirs et les obligations dont doivent s’acquitter les médecins, sans exception.

Des articles ciblés de ce Code sont d’ailleurs formels : la médecine s’exerce dans le respect de la vie, de la dignité et de la liberté de toute personne; et tout médecin doit s’acquitter de ses obligations professionnelles avec compétence, intégrité et loyauté. Il doit, pour ce faire, collaborer avec les autres soignants sans dénigrement, abus de confiance, harcèlement, intimidation ou menace.

Je profite donc de cette infolettre pour rappeler la tolérance et le respect d’autrui. Tout le monde a droit à ses convictions personnelles et à ses opinions politiques, mais la responsabilité sociale qui nous incombe à titre de médecin doit primer. Au nom du professionnalisme qui nous anime, de l’éthique qui nous guide et de la dignité que nous défendons, laissons toujours notre humanité prendre le dessus. Épaulons-nous entre pairs et collaborons pour le bien de l’ensemble de la population.

Vivez-vous des situations de discrimination, en lien avec le contexte politique local et/ou mondial, dans vos milieux de soins? Utilisez la section Forum, de l’Info Collège, pour nous faire part de votre vécu.

Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec


Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en veillant à une médecine de qualité.