PL 106: la responsabilité collective, c’est quand tout le monde travaille ensemble pour le bien commun

Lisez le mot du président du 23 mai 2025.

En marge de l’étude du projet de loi 106, on ne compte plus les commentaires désobligeants sur le rendement des médecins, leur disponibilité auprès des patients et leur rémunération négociée. Ce dénigrement est dévalorisant et démobilisant. Il est temps que le gouvernement tourne la page et que tout le monde travaille ensemble pour le bien commun. Le statu quo n’est plus viable.

Responsabilité collective, gouvernementale et interprofessionnelle

Dans une lettre adressée cette semaine au ministre Christian Dubé, le Programme d’aide aux médecins du Québec (PAMQ) écrit que « plusieurs médecins expriment [ces jours-ci] une perte de repères et une crainte quant à la qualité et la pérennité des soins qu’ils s’efforcent d’offrir avec dévouement. » Voilà des signaux d’alarme que le CMQ capte et prend au sérieux. Un mélange de colère, de déception et d’inquiétude accable actuellement la profession médicale alors que l’on perpétue le mythe voulant que les performances du réseau public tout entier ne reposent que sur les épaules des médecins.

Nous estimons que le projet de loi no 106 devrait épouser les conclusions des 3 auteurs du rapport Soutenir l’élaboration d’une première politique gouvernementale de soins et services de première ligne au Québec. Nous avons collaboré à ce rapport. Et il importe de noter que 3 experts mandatés par le gouvernement soutiennent aujourd’hui que le projet de loi n o 106 s’écarte de leurs propositions. C’est, pour nous, préoccupant .

À notre avis, ce qui est surtout inquiétant et inacceptable dans la démarche actuelle, c’est :

  • de prétendre que les médecins ne travaillent pas suffisamment;
  • que le premier ministre dise qu’il attend ce projet de loi depuis 23 ans;
  • de blâmer les médecins pour les ratés du réseau;
  • de laisser entendre qu’on ne peut faire les choses différemment;
  • de lier la performance à la rémunération.

Ce qui serait souhaitable, dans le cadre de la démarche actuelle, c’est que nous travaillions tous ensemble pour le bien commun. Il faudra alors :

  • que le gouvernement change de ton;
  • optimiser les conditions de pratique des médecins;
  • mobiliser tout le réseau vers la réussite de la première ligne;
  • donner suite aux recommandations des auteurs de son rapport;
  • écouter les scientifiques;
  • considérer ce qui se fait ailleurs dans le monde;
  • élargir la responsabilité collective à tous les acteurs du réseau
  • réfléchir à l’idée de lancer des états généraux sur le réseau de la santé.

C’est essentiellement ce que nous irons dire en commission parlementaire, mardi prochain.

Qu’en pensez-vous?

Exprimez-vous à ce sujet! La responsabilité collective devrait-elle aussi s’étendre aux autres professionnels de la santé et aux gestionnaires du réseau?

Contribuez à nourrir notre réflexion en nous faisant part de vos commentaires dans la section Forum de votre Info Collège.

Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec


Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en veillant à une médecine de qualité.