Pour les patients et pour les médecins… le gouvernement doit appuyer sur PAUSE!
31 octobre 2025
La mission du Collège est de protéger le public en veillant à une médecine de qualité. Lorsque la profession médicale au complet est en désarroi, la qualité de la médecine est fragilisée.
Le Collège des médecins réitère sa conviction que les médecins du Québec, malgré le climat survolté actuel, continuent de veiller au bien-être de leurs patients, mais la situation est intolérable pour les uns comme pour les autres.
Les médecins sont très inquiets des conséquences de cette loi d’exception qui leur est brutalement imposée, aussi bien sur leur pratique que sur leur rémunération. Ils ne sont manifestement pas rassurés par les tentatives d’explication venant du gouvernement. Le Collège capte des signaux de détresse et de découragement d’une intensité sans précédent de la part des médecins; il faut les écouter et y répondre, sous peine d’assister à un désengagement de leur part.
Les patients sont inquiets de l’accès à leur médecin et du climat dans lequel se déroulera leur épisode de soins. D’ailleurs, on nous indique que pas moins de 125 médecins ont complété le processus et engagé les frais pour obtenir le droit de pratique en Ontario auprès du Collège des médecins et chirurgiens de cette province. Deux cents (200) autres ont entrepris des démarches en ce sens.
La Loi 2 a repris le contenu du projet de loi 106, dont le Collège a souligné les nombreuses insuffisances, notamment le fait de lier la rémunération des médecins à des indicateurs de performance; une responsabilité collective qui n’est pas étendue aux autres professionnels de la santé; et une absence de garantie de financement stable des soins et services de santé en adéquation avec les besoins populationnels des territoires.
La précipitation avec laquelle la Loi 2 a été adoptée a empêché d’en comprendre les impacts. Les résultats préliminaires de l’analyse détaillée en cours par le Collège indiquent que cette loi aura un effet inverse à l’effet recherché dans son titre; si elle est implantée telle quelle, il en résultera des dommages au réseau de la santé et une réduction de l’accessibilité.
La nouvelle loi comprend aussi des mesures touchant la rémunération des médecins qu’il ne nous appartient pas de commenter, sinon pour constater la confusion persistante qui les entoure.
Enfin, la Loi 2 édicte des mesures punitives et de surveillance dont l’effet principal est d’exacerber le climat et de démoraliser les médecins.
Le Collège enjoint aussi bien le gouvernement que les fédérations médicales à cesser immédiatement l’escalade dans leurs discours. Les parties ne s’écoutent plus et de là vient le principal danger. La priorité absolue de tous doit être de rétablir une communication axée sur l’écoute et le respect.
Conséquemment, le Collège demande la suspension immédiate de l’application de la loi; que les cibles de performance et les mesures punitives et de surveillance soient retirées; de s’abstenir de s’immiscer dans la déontologie professionnelle; et que soient mis en place des mécanismes de dialogue constructif entre les parties, faisant appel au besoin à une ou des tierces parties, qui permettront de revoir, dans le contexte d’un examen détaillé, l’impact pressenti de cette loi sur les médecins et sur le réseau de la santé.
Tous doivent s’accorder sur la nécessité de rassurer la population et de maximiser l’accessibilité à des soins et services de santé de qualité pour l’ensemble de la population du Québec.