Des lettres et des maux

Lisez le mot du président du 30 mai 2025

Depuis les dernières semaines, on parle beaucoup de santé, mais trop peu des patients…

Pourtant, on les a sérieusement inquiétés, au cours des derniers jours, par l’envoi par des cliniques médicales de lettres alarmantes. Elles font état de menaces : le projet de loi n106 leur ferait perdre leur médecin, en réduirait l’accès et compromettrait des services offerts.

L’envoi de ces lettres nourrit le cynisme de la population à l’égard des médecins, dont la très grande majorité s’engage avec professionnalisme, au quotidien, à soigner la population, souvent dans des conditions très difficiles.

Le Collège des médecins a demandé que cesse l’envoi de ces lettres. Nous saluons que la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) ait finalement décidé de donner suite à cet appel et demandé à son tour à ses membres de cesser d’inquiéter les patients. Dans son mandat de protection du public, le Collège doit agir contre toute action qui mine la confiance de la population à l’endroit de la communauté médicale.

Les maux du réseau

Dans le cadre du projet de loi no 106, il faut donc travailler ensemble pour le bien commun et replacer le patient au cœur du réseau de la santé. Car au-delà des lettres, il y a tous les maux du réseau : la pénurie de personnel, la liste des chirurgies, l’accès à un médecin de famille, les délais pour des consultations avec un médecin spécialiste, les patients bloqués dans les hôpitaux en attendant une place en hébergement, le délabrement de certaines infrastructures, etc. Ce sont là les maux dont il faut parler et qu’il faudra régler.

Il est incontournable qu’il faille changer des choses. Tous les acteurs du réseau doivent mener une introspection, cibler ce qu’ils peuvent modifier et identifier leur valeur ajoutée. C’est ce que le Collège a plaidé en commission parlementaire, en demandant que la responsabilité collective prévue au projet de loi s’étende à tous les professionnels de la santé, ainsi qu’aux gestionnaires dont les décisions quotidiennes ont des impacts sur l’accès aux soins.

À notre avis, il est temps de considérer la tenue d’états généraux sur la santé, 55 ans après la mise en place du réseau. Il faut réfléchir ensemble pour cibler les attentes, identifier les moyens à notre disposition et procéder aux changements nécessaires, pour la pérennité d’un réseau de la santé qui faisait notre fierté, il n’y a pas si longtemps.

Prenez connaissance de notre mémoire ici.

Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec


Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en veillant à une médecine de qualité.