Retraite progressive pour les médecins de famille : suivez le guide!

Lisez le mot du président du 26 avril 2024.

Le Collège a toujours été grandement préoccupé par les problèmes d’accessibilité aux soins de santé. Il s’inquiète aussi de la pénurie grandissante de praticiens, principalement en médecine de famille. Pour le CMQ, une médecine de qualité veut aussi dire une médecine accessible aux quatre coins du territoire.

À ce propos, les chiffres relatifs aux enjeux en médecine de famille parlent d’eux-mêmes :

  • Environ 10  600  médecins de famille sont actifs au Québec;
  • 2  500  – soit près d’un quart d’entre eux  – ont 60  ans ou plus;
  • Et selon les estimations de la FMOQ, il manquerait plus de 1  000  médecins de famille pour répondre aux besoins de la population.

S’atteler à la tâche

C’est ce qui nous a incités, en  2021, à retrousser nos manches pour réfléchir plus à fond à ces questions et tenter d’y apporter de réelles solutions. Nous avions alors mis sur pied notre chantier sur l’accès à un médecin et la cessation d’exercice, auquel la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et une patiente partenaire avaient pris activement part.

Entre autres constats, il était ressorti de ce chantier que la population québécoise rencontrait de plus en plus de difficultés d’accès et de suivi en matière de santé. Et ce, particulièrement en soins de première ligne. Ce que notre tournée des pôles en santé confirmait. Puis, faute de parvenir à transférer à tout le moins une partie de leur patientèle, les médecins vieillissants qui souhaitaient réduire la cadence, soit en prévision de la retraite ou soit parce que leur état de santé les y obligeait, choisissaient de cesser complètement d’exercer. Et souvent à regret, non sans un énorme pincement au cœur. Car la médecine est affaire d’engagement et de passion.

En regard de tout cela, le chantier avait envisagé plusieurs pistes de solutions. Et parmi celles-ci, se trouvait la mise en place d’une structure facilitant la transition graduelle des médecins de famille vers la retraite.

Une collaboration constructive

Il a fallu plusieurs mois de travail concerté, entre le CMQ, la FMOQ et le MSSS, pour, d’une part, élaborer le Guide d’accompagnement – Diminution des activités en prévision de la retraite ou pour des raisons de santé, et pour, d’autre part, baliser la démarche de cessation graduelle d’exercice.

Les obligations déontologiques qui incombent aux médecins de famille souhaitant réduire leurs activités professionnelles en transférant une partie de leur clientèle y sont précisées (suivi et prise en charge des patients; suivi des analyses, requêtes et rapports d’examen prescrits; sélection de patientèle; fin de relation thérapeutique, etc.). De même, les démarches à entreprendre pour aviser comme il se doit la patientèle visée y sont listées (modèles de préavis; transfert vers un autre médecin de famille; inscription au GAMF, etc.).

Des processus administratifs impliquant la RAMQ sont en cours de finalisation. En attendant, les médecins de famille désirant débuter la démarche de ralentissement sont invités à communiquer directement avec la FMOQ.

Un outil pour réfléchir à la fin de son parcours professionnel

Selon les échos qui nous parviennent du terrain, nombreux sont les médecins de 60  ans et plus intéressés à travailler quelques années de plus. Mais encore faut-il que leur pratique puisse être allégée. Ils sont sensibles au sort de celles et ceux qui les consultent et pour permettre à ces personnes de jouir d’un bon accès aux soins, ils sont prêts à continuer de contribuer au réseau québécois de la santé.

Nous espérons donc que ce guide saura être utile à leur réflexion et qu’il permettra aux médecins de famille en fin de carrière (ou aux prises avec des ennuis de santé) de mieux considérer tous les éléments inhérents à la retraite graduelle. À coup sûr, ce guide simplifiera leur démarche transitoire, ce qui aura, nous en sommes persuadés, des incidences positives sur eux comme sur le grand public.

Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec


Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.

Pour en savoir plus

Parcourez le Guide d’accompagnement – Diminution des activités en prévision de la retraite ou pour des raisons de santé