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En réaction au mot du président du 10 octobre

La patientèle, clé de voûte du système de santé

Bien sûr que les patients ont droit à un système public et accessible de qualité. Aucun médecin ne conteste ceci! Vous citez la statistique suivante: « 45 % des quelque 1 700 médecins en ligne avouaient avoir déjà songé à quitter le public pour le privé ».

Mais pourquoi tant de médecins Québécois songent à quitter le public? Pas pour faire plus d'argent. Pas pour avoir les week-ends de congés. Mais parce que le système est devenu invivable pour plusieurs d'entre nous. Parce que nous ne sentons pas du tout que nous pouvons soigner les patients au meilleur de nos capacités – parce que nous sommes handicapés par le système actuel. Et malheureusement, trop de jeunes nouveaux médecins sont déjà découragés à peine sortis des facultés.

Bruno Bernardin, M.D.


Je suis pédiatre depuis trente ans et j’ai subi cinq réformes successives de notre Ministère qui n’ont fait que détériorer nos conditions de pratique.

Après la réforme Barette, ayant siégé pendant dix-huit ans sur le comité d’évaluation de l’acte, j’ai décidé de quitter l’hôpital en raison des coupures dans le nursing et dans nos équipements de néonatalogie qui rendaient la pratique risquée et même dangereuse.

Il est grand temps que nos associations et surtout que le Collège défendent la qualité de nos pratiques afin de protéger les patients des politiciens et bureaucrates avides d’austérité monétaires.

De plus, les services médicaux fournis aux demandeurs d’asile ne sont pas comptabilisés par les bureaucrates dans notre workload de telle sorte qu’ils sont abandonnés et que les plus vulnérables ont encore moins accès aux soins que les autres. J’appelle cela du racisme systémique quoiqu’en disent les politiciens.

Le système est en train de s’écrouler et nous le tenons à bout de bras pendant qu’on nous tape sur les doigts pour faire toujours plus avec moins, une recette parfaite pour les erreurs médicales, le burn-out ou la retraite anticipée.

Bonne chance à nous tous.

Michèle Vartian, M.D.