Dialogue apprenant-superviseur : pour une garde sécuritaire

Dans un contexte d’apprentissage, la garde s’accompagne souvent de situations cliniques qui peuvent s’avérer risquées, déroutantes ou inconfortables.

L’apprenante ou l’apprenant de garde, et souvent même la superviseure ou le superviseur, peuvent être moins familiers avec une foule d’éléments nouveaux :

  • l’environnement de travail;
  • les équipes de soins;
  • les patients;
  • les situations cliniques urgentes ou celles qui demandent des interventions rapides;
  • les outils d’aide au diagnostic, parfois limités ou différents ;
  • etc.

Il est primordial d’instaurer une bonne communication avant une garde. Une communication réussie assure la sécurité :

  • des patients;
  • des soins;
  • des équipes de soins;
  • de l’apprenante ou de l’apprenant;
  • de la superviseure ou du superviseur.

Établir un échange de qualité avant la garde comporte plusieurs objectifs essentiels et primordiaux.

1. Déterminer le type ou le niveau de supervision attendue (étroite, virtuelle, synchrone, asynchrone, à distance, etc.).

  • L’apprenante ou l’apprenant doit faire preuve de transparence sur les limites de son autonomie et son degré d’inconfort face à certaines situations cliniques, et ce, peu importe son niveau de formation.
  • La superviseure ou le superviseur doit se positionner en mode écoute et proposer un niveau de supervision adéquat en fonction des inconforts et du degré d’autonomie exprimés par l’apprenante ou l’apprenant.

2. Convenir des disponibilités des deux personnes

  • Chacun précise le mode de communication privilégié pendant la garde.
  • L’échange indique les délais attendus pour les réponses.

3. Assurer, avec une étroite vigilance, une mise en commun et une compréhension mutuelle des informations et données importantes, comme :

  • les informations pertinentes recueillies quant aux patients à prendre en charge;
  • le partage des données cliniques lors des transferts de soins.

4. Établir la façon dont se fera le suivi des patients après la garde.

5. Veiller au bien-être des autres et planifier les interventions à envisager lors de débordements dans la charge de travail.

Un duo apprenant-superviseur qui a bien établi le dialogue selon ces cinq objectifs principaux tendra vers une garde beaucoup plus sécuritaire. Alors, prévoyez le coup, instaurez cette relation avant votre garde!

Comme si vous y étiez – Mises en situation

Testez vos réactions, votre agilité et votre connaissance avec nos mises en situation! N’hésitez pas à consulter le guide Rôle et responsabilités de l’apprenant et du superviseur pour plus de détails.

Situation 1

Vous êtes R1 et effectuez votre première garde dans le cadre d’un stage en chirurgie digestive. Dans ce contexte, vous répondez aux demandes de tous les services de chirurgie de votre hôpital, sans l’assistance d’une résidente ou d’un résident sénior en poste.

On vous demande d’évaluer un patient du service d’urologie : il s’agit d’un homme de 83 ans, confus et souffrant; il a arraché sa sonde urinaire quelques heures plus tôt ; un peu de sang s’échappe du méat urinaire. Le patient présente un énorme globe vésical. L’infirmière vous relate que la veille, des résidents séniors en urologie ont collaboré étroitement pour tenter de réinstaller une sonde chez ce patient et, malgré tout, certaines complications sont survenues.

Que feriez-vous dans cette situation? Quels sont les principes du guide que vous appliqueriez?

Situation 2

Cédric est le résident senior de garde sur appel pour le week-end en spécialité. Il avise ses deux résidents juniors qu’ils peuvent l’appeler au besoin pour de l’aide sur en cas de situations particulières qui leur seraient moins familières. Cédric connait très bien ces deux résidents juniors ainsi que tous les patients hospitalisés dans le service. Les résidents juniors n’ont pas pu se libérer pour le transfert de soins du vendredi à 17 h.

Pendant toute la journée du samedi, Cédric s’étonne de ne recevoir aucun appel des résidents juniors, mais en conclut que la garde doit être tranquille et que les rares patients se trouvant dans des situations plus critiques le vendredi, sont vraisemblablement bien pris en charge. Cédric décide donc de ne pas contacter les résidents juniors, en qui il a entièrement confiance, et en profite pour étudier en vue de ses examens. 

Le samedi, vers 16 h, un des résidents juniors l’informe de certaines décisions prises dans le courant de la journée qui, selon Cédric, risquent de mettre en danger la sécurité de deux patients. Cédric réagit rapidement avant qu’un accident ne survienne. Le lendemain matin, lors de la tournée, Cédric explique à son patron qu’une déclaration d’incident a été remplie pour deux situations cliniques survenues le samedi et s’assure de bien lui faire comprendre qui est le résident junior responsable de cet événement.

Qu’est-ce que Cédric aurait dû faire avant et pendant la garde pour éviter une telle situation? Référez-vous aux principes du guide au besoin.