Rédiger ou ne pas rédiger l’ordonnance… telle est la question!

Si vous êtes résidente ou résident, certains proches et membres de votre famille vous ont peut-être déjà sollicité une consultation médicale ou un renouvellement d’ordonnance.

Une petite faveur difficile à refuser…

En effet, il peut être tentant de céder à la demande de renouvellement d’ordonnance de votre tante qui a négligé de prendre son rendez- vous de suivi avec son médecin traitant. Et que dire du cousin qui souhaiterait que vous lui prescriviez une IRM pour accélérer l’investigation de sa blessure à l’épaule?

Les résidentes et résidents sont autorisés à rédiger et à signer des ordonnances pharmacologiques et des demandes d’investigation ou de consultation uniquement pour les patients soignés dans le cadre de leur formation. De plus, l’article 70 du Code de déontologie des médecins stipule que : « Le médecin doit, sauf dans les cas d’urgence ou dans les cas qui manifestement ne présentent aucune gravité, s’abstenir de se traiter lui-même ou de traiter toute personne avec qui il existe une relation susceptible de nuire à la qualité de son exercice, notamment son conjoint et ses enfants. »

En effet, on estime que le jugement clinique peut facilement être altéré par l’émotion ou par d’autres facteurs subjectifs lorsqu’il est question des membres de sa famille ou de proches. Ces personnes sont donc d’emblée exclues du groupe de patients dont la résidente ou le résident a la responsabilité dans le cadre de sa formation, et ce, même pour des cas qui manifestement ne présentent aucune gravité.

Que faire si votre cousin insiste?

Si certains membres de votre famille ou proches se montrent particulièrement insistants, dites-leur simplement que le code de déontologie et les obligations liées à votre statut de résident ne vous permettent pas de leur rendre cette faveur. Encouragez-les plutôt à contacter leur médecin traitant ou à prendre rendez-vous dans une clinique.

Rappel important

Il est interdit de se rédiger à soi-même une ordonnance pharmacologique.

Les ordonnances pharmacologiques

Si vous êtes résidente ou résident, selon les activités professionnelles qui vous sont confiées par votre superviseur, vous pouvez rédiger des ordonnances pharmacologiques pour les patients que vous soignez dans le cadre de votre formation. Ces ordonnances n’ont pas à être contresignées par votre superviseur afin d’être honorées par les pharmaciens.

Au moment d’exécuter l’ordonnance, la pharmacienne ou le pharmacien est en mesure de vérifier votre statut inscrit à la RAMQ (actif ou inactif). Si vous n’avez pas de statut actif (ex. : congé de maternité, congé de maladie) et n’êtes donc pas en stage, elle ou il peut refuser de délivrer l’ordonnance. C’est pourquoi il est important d’informer à l’avance votre superviseur d’un changement de votre statut en cours de stage. Vous éviterez ainsi certains maux de tête à vos patients lors de leurs prochains suivis.

Les examens de laboratoire, tests, imageries et investigations

La rédaction d’ordonnances visant des examens de laboratoire, des tests, des imageries et des demandes de consultation peut vous être confiée par votre superviseur et, dans ces cas, ne pas nécessiter de contresignature de sa part. Toutefois, vous devez vous assurer que ces ordonnances contiennent obligatoirement les informations suivantes, écrites lisiblement :

  • Nom, prénom et numéro « R » de la résidente ou du résident;
  • Nom, prénom et numéro de permis du (de la) superviseur(e) ou du médecin traitant.
Note importante

Plusieurs médecins peuvent avoir le même nom. Le numéro de permis permet de s’assurer qu’il s’agit de la bonne personne.

Ces informations permettront d’assurer une continuité dans les soins et les suivis. Car n’oublions pas que lorsque vous terminerez votre stage, les résultats d’investigations des patients qui étaient sous votre responsabilité devront demeurer accessibles au superviseur ou au médecin traitant.

Pour en savoir davantage

Ce guide rend plus concret et applicable le Code de déontologie des médecins, sans pour autant le remplacer. Croyez-nous, c’est une excellente lecture de chevet! Il aborde plusieurs concepts fondamentaux dans votre parcours d’apprentissage et présente les comportements essentiels à adopter pour être digne de la confiance qu’accorde le public à notre profession et des privilèges confiés aux médecins par la société. Il rappelle qu’en tout temps, la patiente ou le patient doit être au centre de vos préoccupations et que les soins que vous lui apporterez demeurent toujours la priorité dans votre processus d’apprentissage.

Consultez le guide

Publication originale du texte : Vocation M.D. – Mai 2022